Thématique

Axes réflexifs


Le numérique au service du pédagogique

En quelques décennies, les technologies numériques ont pénétré la société toute entière et en particulier les domaines de l’enseignement et de l’apprentissage. Les pouvoirs publics consentent des efforts considérables en matière de formation et d’équipement et de nombreuses expériences (enseignement à distance, hybridation, classes inversées, ludification de l’enseignement, etc.) sont mises en œuvre dans tous les degrés d’enseignement, de l’école primaire à l’université en passant par la formation professionnelle. L'apprentissage toute la vie durant est à la fois rendu nécessaire et possible dans une société largement devenue numérique.

La massification des usages du numérique pour et dans les apprentissages ne doit cependant pas cacher les multiples questionnements qui demeurent présents aujourd’hui. Si tout le monde s’accorde pour dire que les technologies sont incontournables, nombreux sont ceux qui interrogent la manière dont les enseignants et les élèves s’en servent et l’efficacité de ces outils pour les apprentissages et la formation.

AUPTIC•éducation (Association pour l'Utilisation Pédagogique des Technologies de l'Information et de la Communication) s'adresse aux personnes intéressées par le soutien que ces Technologies peuvent apporter à la pédagogie et aux apprentissages.

L’association cherche à favoriser l'échange entre les chercheurs et les praticiens de l'éducation et de la formation qui savent l'importance du terrain sur le regard à porter aux TIC. Les activités proposées ont pour vocation de mettre en réseau les points de vue de divers horizons (formation primaire, secondaire, supérieure / tertiaire et continue) pour créer une réflexion métissée.

Les colloques annuels de l’association AUPTIC•éducation s’inscrivent dans ces différents questionnements en plaçant le point de vue pédagogique au cœur de ses réflexions. En ce sens, les contributions attendues dans cette quatrième édition seront issues à la fois du monde de la formation à tous niveaux et du monde de la recherche (qu’elle soit fondamentale ou orientée vers la recherche-développement). Les communications devront traiter d’enjeux actuels tournant autour des technologies dans l’enseignement et l’apprentissage et seront organisées principalement (mais pas exclusivement) autour des axes ou réseaux thématiques suivants.

Accompagner la transformation du monde éducatif

pour définir la formation de demain :

Comment réinventer l’espace d’apprentissage ?

Cadrage

Avant le début de la crise du Covid-19, le monde éducatif avait déjà initié une phase de transformation liée aux questions de la digitalisation des méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Le processus d’innovation se réalisait suivant le rythme propre - de croisière serait-on tenté d’écrire - des politiques institutionnelles ou nationales.

Le basculement en mode “Home” du mois de mars 2020 a profondément bouleversé la réalité de toutes les actrices et tous les acteurs du monde de la formation. Les “crises”, nous le savons toutes et tous, n’offrent pas un cadre idéal à des changements durables. Il manque la base minimale garante du succès de toutes transformations constituées par l’envie, la motivation, l’engagement des personnes et des systèmes concernés.

Si la crise n’est pas le contexte idéal d’expérimentation, elle a quand même permis de tester à large échelle - ou de subir, c’est selon - des formes de transmission et d’évaluation des savoirs particulières à l’enseignement à distance. Les succès et les échecs des mesures adoptées ont mis en lumière des besoins, des fractures, des niveaux de préparation différents de l’ensemble du monde éducatif.

Une année après, le retour à la normalité se fait toujours attendre. Beaucoup de signes laissent à penser que ce qui nous attend est plutôt une “nouvelle normalité” dont les contours exacts nous échappent encore. Beaucoup de praticiens et d’institutions sont en train de tirer des bilans de l’année écoulée et se préparent à prendre les décisions pour la suite.

Dans ce contexte, le colloque annuel 2021 d’AUPTIC • éducation (Association pour l'Utilisation Pédagogique des Technologies de l'Information et de la Communication), cinquième du genre, veut permettre aux praticiens ainsi qu’à toutes les personnes concernées par ces changements de s’exprimer sur les expériences faites afin de proposer des pistes réalisables pour le futur.

Les communications devront traiter de la question de la réinvention de l’espace d’apprentissage ainsi que de le l'accompagnement nécessaire à mettre en place pour que celle-ci puisse se réaliser pleinement.

Le colloque est organisé autour des trois axes réflexifs suivants :

Axe I -Quelles compétences numériques dans la formation de demain ?


  • des formateur·trice·s, des enseignant·e·s : formations, accompagnement équipes enseignants ;

  • des apprenant·e·s : formations, accompagnement, enjeux;

  • des institutions (staff, management).


A ce niveau, il faut en premier lieu pouvoir définir clairement quels sont les référentiels de compétences grâce auxquels les actrices et acteurs de l’espace d’apprentissage pourront réaliser cette transformation. Il s’agit pour nous de mettre l’accent sur trois groupes centraux : celui des formateur-trices et des enseignant-e-s, celui des apprenant-e-s et celui des institutions.


La maîtrise de la technologie numérique est un premier pas important pour les personnes concernées. Mais il n’est pas le seul, car il faut repenser l’ensemble des activités ainsi que de l’engagement des acteurs-trices. C’est le cas par exemple de la création et du soutien des interactions entre et dans les différents groupes d’acteur-e-s. En cela la notion d’accompagnement offert est fondamentale.


En plus de l’identification et le développement des compétences numériques, c’est la notion de leur reconnaissance qui doit être prise en compte également.

Axe II – Quels espaces d'apprentissage dans la formation de demain et comment les crée-t-on ?

  • Choix/types de dispositifs ;

  • Raisons/motivations des choix, des orientations ;

  • Engagement actifs des apprenants ;

  • Transposition didactique dans des dispositifs hybrides, à distance ou en e-learning.

La question des compétences numériques (axe I) est certainement la première question que l’on se pose lorsqu’on met en place un dispositif dans un espace d’apprentissage numérique. Mais on doit par après circonscrire cet espace d’apprentissage dans son contexte de formation. Ce sont des créations, transformations et utilisations des espaces d’apprentissage que nous traiterons dans l’axe II. La première question qui se pose est quels sont les dispositifs utilisés et qu’est-ce qui en fait leur spécificité ? Cette question peut difficilement être distinguée du fait que ces dispositifs naissent de besoins didactiques, épistémologiques ou pédagogiques mais sont également soumis à des contraintes. Par exemple, le nombre d’heures de cours allouées, l’obligation d’assurer des dispositifs synchrones, la spécificité de certains contenus ou de certaines formations ont contraint les choix des créateurs et créatrices de dispositifs.


Ceci nous mène à une deuxième question, quels sont les besoins et contraintes qui guident les choix et la mise en place des dispositifs et comment les impactent-ils ? Des modifications sont-elles nécessaires pour continuer de développer à l’avenir ce type de dispositifs ? Ces dispositifs visaient deux objectifs, évidemment enseigner le savoir à enseigner, mais également engager les apprenants et apprenantes dans les apprentissages. Quel est le bilan vis à vis de cet engagement ? En présence réduite de l’enseignant ou de l'enseignante, constate-t-on un engagement actif des apprenants et apprenantes ? Quels éléments (didactiques, pédagogiques, épistémologiques, numériques, sociaux ...) semblent favoriser cet engagement actif ? Enfin la transposition didactique des savoirs a été fortement impactée par le besoin de renouveler les dispositifs. Quelles transformations dans les processus ou produits de transposition didactique (interne ou externe) ont-elles permis de faire vivre ces dispositifs ? Par exemple, les savoirs à enseigner ont-ils dû être modifiés ou devraient-ils l’être ? Certains outils deviennent-ils indispensables, comme par exemple les scénarios ou des outils numériques particuliers, pour mener à bien la transposition didactique ? En résumé, nous nous demandons quels espaces d’apprentissage dans la formation de demain et comment les crée-t-on ?

Axe III - Quelles évaluations pour la formation de demain ?

  • Définitions

  • Par qui, pour qui, formats, modalités, critères

  • Objectifs, méthodes, choix didactiques et pédagogiques


L’axe II traitait de l’espace d’apprentissage, or l’évaluation fait partie prenante de l’apprentissage et sera donc traitée dans l’axe III. Selon sa fonction (diagnostique, formative, sommative, certificative) elle poursuit des buts différents pour l’enseignant·e et l’apprenant·e. Cependant le passage au numérique des évaluations a bouleversé les pratiques institutionnelles en vigueur.


Se pose alors une première question, comment définir les évaluations numériques ? Plus largement, toute évaluation peut-elle se dérouler sous forme numérique ? Quels sont les choix didactiques et pédagogiques qui sont faits pour permettre à ces évaluations de remplir leurs fonctions ? Quels sont les avantages et inconvénients mis en lumière lors de ces évaluations ? Passer des évaluations à distance et numériquement a bien entendu bouleversé notre conception de ce que doit être une évaluation, alors quels formats pour ce type d’évaluation ? Quelles modalités ? Mais également quels critères d’évaluation ? En somme nous nous demandons, quelles évaluations pour la formation de demain ?